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Vie de la filière

Deux nuits de gel dévastatrices

Durant les nuits des 6 et 7 avril, une vague de gel intense et inhabituelle s’est abattue sur une grande partie de la France. La vallée du Rhône et les régions méridionales ont été les plus touchées. Selon Météo France, ces températures excessivement froides n’avaient pas été enregistrées en cette période depuis 1991. Sur les vergers, les conséquences s’annoncent catastrophiques. Tous les moyens de protection comme les bougies, brasiers, aspersions et tours à vent n’auront pas suffi. Les vergers étaient en avance de 15 jours en fruits à noyau et les fruits à pépins étaient en fin de floraison. Dans le Sud-Ouest, selon les secteurs, des ravages ont été décelés en kiwi, pommes et prunes. Si pour l’heure, il est encore difficile de chiffrer les volumes perdus, la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPFruits) avance une perte avoisinant les 60 % de la production française. Dans les Baronnies, les pertes s’échelonnent entre 90 à 100 %. En Ardèche, la récolte de cerises et abricots serait réduite à néant. Selon les dernières données de l’AOPn Abricots et Pêches/nectarines de France, la production d’abricots française serait amputée de 60% sur un potentiel de récolte de 150 000 tonnes. Quant à la pêche-nectarine, les dégâts se chiffrent à hauteur de 40 % sur un potentiel de récolte de 200 000 tonnes. La saison des abricots devrait démarrer en semaine 20 à 21. La première moitié de la saison ressemblera à celle de l’an dernier en volume jusque fin juin. La deuxième partie de saison (juillet et août) présentera une offre plus réduite que l’an passé. La saison des pêches-nectarines devrait présenter un calendrier complet jusqu’au 10 septembre avec un lancement de saison prévu en semaine 23-24. Dans les autres pays producteurs européens de fruits à noyau, l’Espagne a subi une vague de gel en Aragon et à Lleida (Catalogne) fin mars entraînant des pertes en pêches nectarines significatives et moindres en abricot. Les premières pêches nectarines espagnoles et marocaines sont déjà sur le marché en calibre B. En Italie, l’Emilie-Romagne a subi la même vague de gel qu’en France, c’est la région la plus exportatrice de fruits à noyau vers l’Europe, avec des pertes pouvant atteindre un tiers de la récolte en pêches et abricots. La Grèce annonce, elle aussi, des pertes liées à la vague de gel. Quant aux cerises, qui devrait arriver sur les étals début mai, les zones de productions sont différemment touchées selon si les vergers sont en plaines ou en coteaux. Le potentiel de récolte français atteint les 40 000 tonnes. L’AOP cerises devait établir son bilan des dégâts liés au gel ce lundi. Pour les pommes et poires, du gel était encore décelé dans la nuit de dimanche à lundi dans le Val de Loire notamment, certaines régions seraient atteintes à hauteur de 30 à 40 % en particulier dans les Alpes. Les prévisions de récolte seront annoncées lors des Mardis de Medfel les 4 et 25 mai prochains en abricots et pêches nectarines à l’échelle européenne. En parallèle, l’Etat a annoncé vendredi 16 avril un fonds exceptionnel d’un milliard d’euros et déclenché le régime de calamités agricoles. Les régions les plus touchées ont débloqué des fonds exceptionnels comme PACA et Occitanie. Cette vague de gel a également touché 80 % du vignoble français et certaines grandes cultures (colza et betteraves).

 

Abricot : le verger français régresse

Selon l’AOPn Abricots de France, le verger d’abricots est en baisse de 3 % et s’établit à 4 700 ha pour 650 producteurs. Les plantations en 2019/2020 ont été les plus faibles des 20 dernières années. Le potentiel de production reste stable à court terme en raison de l’âge du verger en particulier dans les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône et le Gard. Le calendrier de production se stabilise en variétés précoces et augmente légèrement à partir de la mi-juin. Les variétés plantées sont pléthoriques, mais les plantations de précoces sont en diminution. A ce stade 63 % du verger français d’abricots est certifié HVE. Les prévisions de récolte seront annoncées le 4 mai prochain dans le cadre des Mardis de MedFEL.

 

Pêches/Nectarines : le verger français se stabilise

La surface du verger de pêches/nectarines français s’établit autour des 6 200 ha pour 300 exploitations. Un verger qui se stabilise selon l’AOPn Pêches/Nectarines de France grâce à des plantations importantes, 500 ha en 2019/2020. Le taux de renouvellement atteint les 9 % ce qui traduit une bonne dynamique commerciale ces dernières années. Ces nouvelles plantations sont majoritairement des nectarines plutôt que des pêches jaunes. Les vergers de nectarines plates et pêches/nectarines sanguines progressent de +85 % en trois ans. Actuellement, 77 % du verger français de pêchers est certifié HVE.