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Édito

« La stratégie variétale doit s’appuyer sur des critères qualitatifs ! »

« La situation est complexe pour les producteurs et par voie de conséquence pour les pépiniéristes. Le marché est sous pression et les producteurs prennent leur temps dans la décision de planter.
Depuis quelques années le nombre de variétés de pommes proposé aux arboriculteurs par les pépiniéristes est en constante augmentation. Chacun a son programme d’hybridation, donnant naissance à un panel très important de variétés, sans parler de nombreux mutants qui voient le jour, notamment en Gala. Il n’est donc pas étonnant que les producteurs aient du mal à décider quelle variété ils vont planter l’hiver suivant et dans la logique, que les pépiniéristes ne savent plus quoi greffer. Les mutants se succèdent à grande vitesse, souvent sans véritable amélioration. Un mutant à la mode aujourd’hui ne le sera plus forcément au moment où le pépiniériste a des arbres disponibles. Idem pour les plantations en culture biologique, en forte expansion ses dernières années. Puisque beaucoup de producteurs n’ont pas ou peu d’expérience dans ce domaine, ils sont submergés par le choix variétal. Il est temps de se poser les bonnes questions enfin de stabiliser la situation. Il ne suffit plus aujourd’hui qu’une variété soit résistante à la tavelure ; des critères comme la sensibilité aux pucerons, aux maladies de conservation, etc., deviennent de plus en plus importants. Il en est de même pour la couleur de l’épiderme. Avons-nous vraiment besoin des variétés plus rouges que rouges ? Gardons notre sang froid, la stratégie variétale doit s’appuyer sur de bons critères. »

Hans Scholten, responsable fruits à pépins